IMMOBILIER

Investir au bon moment

L’immobilier constitue-t-il encore une valeur refuge ? Et pour ceux qui le croient, à qui faire confiance pour investir avec justesse ? Le point avec Bérengère Dubus, dirigeante du groupe FI Courtage et fondatrice de l’UIC, l’union des Intermédiaires de Crédit, fondée à Montpellier en 2019.

Bérengère, au regard du contexte, est-il pertinent de rêver d’immobilier en ce moment ?

Oui, oui, mille fois oui ! J’ai même envie de crier « L’immobilier est mort, vive l’immobilier ! ». Certes, l’intégralité de la filière a traversé trois années difficiles qui laissent quelques stigmates, mais la confiance est de retour, les taux se stabilisent et repartent même à la baisse. En moyenne 0,5 point par rapport au dernier trimestre… Ce qui permet de tabler raisonnablement sur des taux très acceptables, de l’ordre de 3,40 % d’ici à la fin de l’année. On assiste à une reprise économique depuis janvier. Je précise que pour vous répondre, je m’appuie sur plusieurs observateurs officiels en lien avec le courtage, le logement et l’activité bancaire. J’aimerais saluer au passage la volonté de l’actuel ministre du Logement de tout faire pour doper le marché tout en rendant le logement accessible au plus grand nombre possible de Français.

Peut-on aller jusqu’à dire que c’est LE bon moment pour acheter ?

Quel intérêt avez-vous à attendre ? Vous n’achetez pas de la donnée, vous achetez un bien dont vous ou vos locataires allez pouvoir jouir en contrepartie d’une économie de loyer ou d’une rente mensuelle. Les taux sont hauts ? De nombreux biens ont vu leur valeur baisser en raison d’un marché tendu ou du manque d’enthousiasme de certains propriétaires pour des travaux d’amélioration énergétique suite au changement de réglementation DPE. Et puis on peut toujours renégocier son crédit pour économiser ensuite. Comme je le dis toujours à mes clients : ne passez pas à côté d’une opportunité.

Surtout que souvent, pour les seconds acquéreurs, si on achète cher, c’est qu’on a sûrement vendu cher.

Tout à fait ! Le marché s’autorégule.

La fin du Pinel reste un coup dur.

Oui mais une fois cela acté, il faut aller de l’avant en regardant les alternatives très intéressantes, comme le dispositif Denormandie, qui permet sous certaines conditions de défiscaliser pendant plusieurs années une partie de la valeur d’un bien dont on aurait assuré la rénovation. Cela permet de se constituer un patrimoine à moindre coût, notamment sur des territoires comme Nîmes, Gignac, Mèze ou Béziers, où le prix du foncier est très inférieur à celui de Montpellier, tout en garantissant des loyers très corrects. Cette décorrélation entre prix des loyers et prix de ­l’immobilier est intéressante à analyser. Tout comme Paris n’est pas la France, Montpellier n’est pas l’Occitanie !

En quoi le recours à un courtier demeure-t-il un bon réflexe ?

Parce que nous maîtrisons le langage bancaire, ce qui nous permet de bâtir des dossiers considérés comme « solides » par les organismes de prêt et adaptés pour nos clients. Notre profession est extrêmement encadrée et contrôlée (Banque de France, ORIAS) et soumise aux avis des usagers. Mon conseil : consultez les avis Google, faites confiance au réseau et choisissez toujours un courtier installé dans votre ville ou dans celle où vous achetez. Et rencontrez-le pour être absolument certain que ce projet s’inscrive bien dans un objectif personnel. Le courtage par internet, c’est des algorithmes, pas la vraie vie.

Et pour les clients professionnels ?

Même logique. Seul un courtier pourra vous préparer avec un si haut degré de précision aux questions du banquier. Gardez bien en tête cette devise reprise par Coco Chanel : vous n’aurez pas deux fois l’occasion de faire une bonne impression.

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